jeudi 14 février 2008

L'excision en France

Contrairement à une idée reçue, les mutilations génitales féminines ne sont pas perscrites par la religion. L'excision est arrivée avant les religions du Livre.

Selon l'INED, "Il n'y a pas de relation entre la diffusion de l'islam dans un pays et la proportion de femmes qui y sont excisées et on rencontre tous les cas de figures en Afrique. En Ethiopie par exemple les trois quarts des femmes sont excisées alors qu'un tiers seulement de la population est musulmane. Dans l'autre sens, au Niger, seule une toute petite minorité de femmes est excisée alors que le pays est presque entièrement musulman. En revanche, (...au) Mali, également musulman, plus de 90% des femmes sont excisées. "

Néanmoins l'excision, tout comme l'infibulation est pratiquée par toutes sortes de personnes religieuses
(animistes, catholiques, coptes, juifs, musulmans, protestants).

Où se pratique l'excision ?



L'excision concerne 100 à 140 millions de filles et de femmes à travers le monde entier, essentiellement en Afrique subsaharienne et dans que
lques régions du Proche-Orient et de l'Asie du sud-est (Yémen, Indonésie et Malaisie) d'après le bulletin d'information de l'INED.




L'occasion de se pencher sur les
origines et les continuations de ce rite corporel.

L'origine de la pratique est mythique selon Afrik.com. "Pour les Bena Lulua (ethnie du Congo), l'excision se justifie par le mythe des vagins dentés. Le clitoris serait la dernière dent à supprimer. Dans la même optique, les Bambaras le considèrent comme un dard qui peut
blesser,
voire tuer l'homme." L'ablation du clitoris se pratique sur des petites filles, avant la puberté. Puis les fillettes doivent danser pour montrer leur joie d'être devenues des femmes. Leur orifice vaginal les fait pourtant terribllement souffrir. Pour un homme dans certaines parties d'Afrique subsaharienne, il est nécessaire d'épouser une femme excisée.


En France, l'excision se perpétue aussi comme l'explique la sociologue Isabelle Gillette.

"Interrogés sur les raisons pour lesquelles se perpétue cette pratique, les migrants soudano-sahéliens, originaires de sociétés rurales et d’un faible niveau scolaire, n’ont d’autres arguments que d’invoquer la " coutume ". " Cela s’est toujours fait, ma mère, ma grand-mère, l’ont fait, donc mes enfants seront excisées ". En acceptant en partie les règles de la société d'accueil, les migrants pensent qu'il n'y a plus de retour possible, puisque socialement dans leurs pays d'origine, il est inacceptable que les filles ne soient pas pliées à la coutume.


Mais les hommes, et c'est la troisième raison -sociologique- invoquée par Isabelle Gillette pour expliquer la perpétuation de l'excision dans les pays occidentaux
particulier, "voient dans l’excision un moyen de garantir " l’honneur de la famille ". Selon eux, en effet, l’excision permettrait de conserver la virginité des jeunes filles jusqu’au mariage, en prévenant le désir sexuel et, par conséquent une expérience sexuelle prénuptiale." Elle permettrait aussi de sauver " l’honneur du mari "" car elle "réduirait le désir sexuel des femmes, qui, frustrées par la polygamie, ne seraient pas tentées d’avoir des relations adultérines."

Selon la Ligue du droit international des femmes, "la dénonciation des mutilations sexuelles féminines auprès des instances internationales a tardé et lorsqu’elle a enfin eu lieu, elle s’est d’abord heurtée à l’indifférence de ces instances. Les opérations rituelles en question résultent de conceptions sociales et culturelles dont l’étude n’est pas de la compétence de l’Organisation Mondiale de la Santé (1958)."


Contre l'excision en France et ailleurs

"En Europe, quelques pays ont interdit explicitement l’excision sur leur territoire, la Suisse depuis 1982, la Suède depuis 1983 et le Royaume-Uni depuis 1985, mais ces lois ne sont jamais appliquées dans ces pays. La France, quant à elle, ne dispose pas de loi explicite contre l’excision mais cette pratique est combattue devant les tribunaux depuis 1982." selon la Ligue du droit international des femmes. La dernière commission pour l'abolition des mutilations sexuelles a eu lieu en 2004.



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